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I’itoi vit toujours dans l’une des cavernes juste au-dessous du sommet de la montagne Baboquivari. Il s’ensuit qu’il est toujours disponible à son peuple. Mais les leçons qu’il faut apprendre de cette histoire de la Création se trouve dans le symbole de l’homme au labyrinthe.
On y voit le corps d’un homme, en haut et à l’entrée d’un labyrinthe dont les lignes forment le plan de sa maison. Le corps représente chaque personne. Les lignes du labyrinthe sont la route de chaque personne. On suit la piste mais à chaque tour, comme dans l’histoire de la Création, on ne peut pas voir ce qui va se passer prochainement. Il faut donc avoir du courage et être bien équilibré pour continuer. On arrive à la fin, indiquée par la grande tache de noir ou de couleur au centre. A ce moment, on a l’occasion de revoir sa vie et puis on passe à la mort qui est inconnue mais positive. Selon la tradition, la mort n’est pas une fin mais un nouveau commencement.
Pour beaucoup d’entre nous qui habitons ici dans la vallée de la rivière Santa Cruz, cette histoire garde toujours une grande puissance. Elle nous donne de la force et de la confiance pour confronter les incertitudes et les mystères de la vie. En effet, cette histoire nous enseigne que si on vit correctement, on vivra au milieu d’un mystère continuel, qu’il nous est souvent difficile à comprendre, mais au fond bienfaisant.
Le labyrinthe mythique dessiné au-dessus d'une porte à l'intérieur de la mission San Xavier del Bac (au sud de Tucson).
Quoique la plupart des Tohono o’odham soient catholiques, ils gardent la vénération du Frère aîné dans leur pratiques spirituelles. On voit souvent des autocollants de l’homme au labyrinthe chez des gens et sur les vitres des voitures. On porte des blasons avec ce symbole et on peut le voir également à San Xavier del Bac, mission actuellement franciscaine, fondée par un Jésuite au XVIIe siècle (le bâtiment date de la fin du XVIIIe).
En ce moment, en juin, chaque année les Tohono o’odham préparent la récolte des fruits des saguaros, des cactus gigantesques de la région. Ils en font du vin pour offrir au Frère aîné avec des chansons pour « que la pluie tombe sur la terre. » En chantant, le peuple s’approche du Frère aîné et le devient. Grâce à eux, à lui et à tous ces efforts, on reçoit les orages d’été qui renouvellent toute la vie.
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